Et si le « régime cétogène » n’était pas le miracle qu’on nous vend partout ? Avant d’y plonger tête la première, il faut comprendre ce qu’il cache vraiment derrière sa promesse de perte de poids rapide et d’énergie boostée.
Qu’est-ce que le régime cétogène ?
Le régime cétogène, aussi appelé « keto diet », repose sur un principe simple : réduire drastiquement les glucides pour forcer le corps à utiliser les graisses comme source principale d’énergie. En supprimant presque tout sucre, le corps entre dans un état qu’on appelle la cétose. Il produit alors des corps cétoniques à partir des graisses, qui deviennent le carburant du cerveau et des muscles.
Concrètement, une alimentation cétogène classique contient environ 70 à 80 % de lipides, 15 à 20 % de protéines et moins de 5 % de glucides. Cela signifie qu’un simple fruit ou une poignée de riz peut faire sortir le corps de cétose.
Exemples d’aliments autorisés :
- Viandes, œufs, poissons gras
- Avocat, huile d’olive, noix, beurre, crème entière
- Légumes pauvres en glucides : courgettes, épinards, brocolis
- Produits laitiers riches en matières grasses
Aliments à éviter :
- Pain, pâtes, riz, pommes de terre
- Fruits (sauf quelques baies)
- Sucreries, sodas, plats industriels
- Légumineuses
Le régime cétogène n’est donc pas simplement « pauvre en sucres » : il impose une vraie transformation du métabolisme.
Pourquoi le régime cétogène séduit autant aujourd’hui
Le régime cétogène connaît un succès fulgurant, notamment sur les réseaux sociaux. Perte de poids rapide, regain d’énergie, clarté mentale… Les promesses sont séduisantes. Beaucoup y voient une solution miracle après des années de régimes frustrants.
Mais cette fascination cache souvent un besoin plus profond : celui de reprendre le contrôle. Le régime cétogène apporte un cadre strict, presque rassurant, pour des personnes fatiguées de la confusion nutritionnelle actuelle. Pourtant, cette rigidité peut vite devenir un piège.
La promesse du « burn fat » rapide
Les premières semaines de régime cétogène peuvent donner l’impression d’un succès immédiat : la balance descend vite. Mais il faut le dire clairement : la majorité de cette perte correspond à de l’eau, pas à de la graisse. Lorsque les réserves de glycogène s’épuisent, le corps élimine aussi l’eau qui y est liée. Le résultat visuel est flatteur, mais souvent temporaire.
Le besoin de contrôle et de structure alimentaire
Le cétogène séduit aussi car il simplifie la prise de décision : peu de choix, peu de tentations. Pourtant, ce besoin de structure peut cacher une relation compliquée à l’alimentation. Quand manger devient une règle, on perd peu à peu la capacité à écouter ses sensations réelles : faim, satiété, plaisir.
Les bénéfices mis en avant (et ceux qu’on oublie souvent)
Le régime cétogène présente des bénéfices certains, notamment pour des personnes souffrant d’épilepsie résistante, pour lesquelles il a été développé à l’origine. Certaines études montrent aussi une amélioration de la sensibilité à l’insuline et une réduction de l’inflammation.
Mais attention à ne pas tout confondre. Ce qui marche dans un contexte médical précis ne s’applique pas automatiquement à tout le monde.
Avantages souvent cités :
- Diminution de la sensation de faim
- Perte de poids rapide au départ
- Énergie plus stable dans la journée
- Réduction des fringales sucrées
Inconvénients souvent minimisés :
- Fatigue importante les premières semaines (« grippe cétogène »)
- Carences en fibres, vitamines et minéraux
- Constipation, mauvaise haleine, maux de tête
- Difficulté à tenir sur le long terme
Les effets positifs existent, mais ils reposent sur un équilibre fragile et une rigueur extrême. Peu de gens parviennent à maintenir ce mode de vie sans frustration ni désocialisation.
Les dangers cachés du régime cétogène
C’est le revers de la médaille. Ce régime, censé apporter énergie et clarté, peut aussi épuiser l’organisme en silence.
Quand le corps s’épuise en silence
Privé de fibres, de fruits et de céréales, le microbiote intestinal se déséquilibre. Or, un microbiote affaibli, c’est un système immunitaire moins performant, une digestion plus lente et parfois une humeur en berne. Les graisses saturées consommées en grande quantité peuvent aussi augmenter les risques cardiovasculaires, surtout quand elles remplacent totalement les végétaux et les fibres.
Le risque de rigidité mentale et alimentaire
Au-delà du corps, c’est l’esprit qui trinque. Le régime cétogène crée souvent une rigidité alimentaire extrême. Chaque écart devient une faute, chaque gramme de fruit une menace. Ce rapport au contrôle constant alimente l’anxiété et la culpabilité. Et quand on finit par lâcher prise, le retour des glucides entraîne souvent une prise de poids brutale. Ce n’est pas une question de volonté : c’est une réaction physiologique normale après une privation prolongée.
Peut-on suivre un régime cétogène sans danger ?
Oui, mais pas n’importe comment. Suivre un régime cétogène de façon intelligente, c’est avant tout l’adapter à soi. Cela implique de se faire accompagner, d’écouter son corps, et de ne pas chercher la perfection.
Quelques conseils pour une approche plus douce :
- Ne pas supprimer tous les glucides d’un coup
- Favoriser les lipides de qualité : huile d’olive, avocat, noix, poissons gras
- Inclure des légumes à chaque repas pour les fibres
- Surveiller son hydratation et ses apports en électrolytes
- Réintroduire progressivement certains glucides complexes selon les besoins
Un exemple de journée inspirée du cétogène équilibré :
- Petit-déjeuner : œufs, avocat, graines de chia
- Déjeuner : saumon, brocolis, huile d’olive
- Dîner : poulet, courgettes sautées, purée de chou-fleur
- Collation : poignée d’amandes ou yaourt grec
Ce n’est pas la perfection qui compte, c’est la durabilité.
Régime cétogène vs équilibre alimentaire : le grand malentendu
Le vrai problème du régime cétogène, ce n’est pas la graisse. C’est la mentalité de régime. Croire qu’il faut choisir entre « gras » et « sucre », entre « perte de poids » et « plaisir », c’est ce qui entretient le cercle vicieux des frustrations.
Une alimentation équilibrée, c’est avant tout une relation apaisée avec la nourriture. Le cétogène peut en faire partie temporairement, mais il ne devrait jamais devenir une prison. Chez Lazuli, on défend une approche simple : aucun aliment n’est l’ennemi, tout est question de contexte, de quantité et d’écoute de soi.
Mon avis de diététicienne : le cétogène n’est pas pour tout le monde
Si tu veux mon avis honnête : le régime cétogène peut marcher, mais rarement pour les bonnes raisons. Beaucoup perdent du poids parce qu’ils mangent moins, pas parce que leur corps est « passé en mode gras ». Et surtout, beaucoup finissent par reprendre quand la restriction devient insupportable.
Le vrai défi, ce n’est pas de tenir trois mois sans glucides. C’est d’apprendre à écouter son corps et à faire la paix avec la nourriture. Le cétogène peut être un outil, mais pas une solution durable.
Une phrase que je répète souvent à mes patient(e)s :
“Si ton alimentation te stresse plus qu’elle ne te nourrit, ce n’est pas un équilibre.”
Chez Lazuli, on ne parle pas de « régime », mais de « réconciliation alimentaire ». Manger mieux, sans culpabilité, sans obsession, avec du plaisir et du sens.
Conclusion : apprendre à écouter ton corps avant ton feed Instagram
Avant d’adopter le régime cétogène parce qu’il est à la mode, pose-toi cette question : est-ce que je le fais pour moi, ou parce que tout le monde le fait ? Ton corps n’a pas besoin de règles extrêmes. Il a besoin d’écoute, de variété, et de bienveillance. Et si tu veux être accompagné(e) pour retrouver cet équilibre sans frustration, découvre le suivi diététique Lazuli. Ici, pas de régime miracle. Juste une méthode humaine, durable, et adaptée à toi.
FAQ
Le régime cétogène fait-il maigrir durablement ?
Il peut entraîner une perte de poids rapide au début, mais les résultats sont rarement durables sans rééquilibrage alimentaire.
Que se passe-t-il quand on arrête le régime cétogène ?
Le corps retrouve ses réserves de glycogène, ce qui entraîne souvent une reprise de poids temporaire.
Peut-on être végétarien et suivre un régime cétogène ?
C’est possible, mais complexe : les sources de protéines et de graisses végétales doivent être soigneusement équilibrées.
Quelle différence entre régime keto et low carb ?
Le régime cétogène est beaucoup plus strict et vise la cétose, alors que le low carb se contente de réduire les glucides sans les supprimer totalement.






