Comprendre les troubles des conduites alimentaires (TCA)

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Nina.T
Fondatrice de la méthode Lazuli
les troubles du comportements alimentaire sur une femme
Sommaire

Les troubles des conduites alimentaires (TCA) sont des troubles psychiatriques complexes qui vont bien au-delà d’un simple « rapport compliqué à la nourriture ». 

Les TCA touchent profondément le lien à soi, au corps, aux émotions. Ils peuvent avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale s’ils ne sont pas pris correctement en charge. 
Ces troubles concernent des centaines de milliers de personnes en France, et peuvent toucher n’importe qui, à n’importe quel âge

Les différents types de troubles des conduites alimentaires

Selon la classification du DSM-5, les TCA sont divisés en différentes catégories. Il existe les troubles les plus connus : anorexie, boulimie, hyperphagie… et d’autres, dont on parle moins souvent : PICA, ARFID, mérycisme…

L’anorexie mentale

L’anorexie mentale se caractérise par une restriction alimentaire intense et volontaire, souvent motivée par une peur de prendre du poids et/ou une distorsion de l’image corporelle

Mais l’anorexie ce n’est pas juste « vouloir être mince » : c’est un trouble complexe, souvent lié à un mal-être profond, une quête de contrôle, ou un besoin de validation. Elle peut toucher n’importe qui, à tout âge, même si elle débute souvent à l’adolescence, et concerne majoritairement les femmes.

🔍 Les signes évocateurs de l’anorexie mentale

L’anorexie mentale se manifeste par un ensemble de comportements et de signes cliniques. Ce ne sont pas forcément les mêmes chez tout le monde, mais certains reviennent fréquemment :

  • Restriction alimentaire importante : réduction des quantités, évitement de certains aliments, comptage obsessionnel des calories. 
  • Perte de poids significative : une perte de poids rapide peut être un signal d’alerte mais attention, une personne peut souffrir d’anorexie quel que soit son poids. 
  • Dysmorphophobie : impression de toujours voir son corps plus gros qu’il ne l’est réellement. 
  • Hyperactivité, parfois excessive et compulsive. 
  • Rituels autour des repas : découper les aliments, manger très lentement, cacher de la nourriture, etc. 
  • Isolement social : évitement des repas en groupe, baisse de l’humeur, irritabilité, etc. 

👉🏻 Il existe 2 sous-types d’anorexie :

  • Anorexie restrictive : la perte de poids est obtenue uniquement par la restriction et/ou l’activité physique. 
  • Anorexie avec crises de boulimie et comportements compensatoires : alternance de périodes restrictives et de crises alimentaires, avec des comportements compensatoires tels que les vomissements, le jeûne ou l’activité physique extrême. 

⚠️ Quelles sont les conséquences de l’anorexie mentale ?

L’anorexie mentale peut avoir de graves répercussions sur la santé physique et mentale :

  • Diminution de la masse musculaire et ostéoporose 
  • Troubles cardiovasculaires (baisse de la tension, ralentissement du rythme cardiaque)
  • Aménorrhée (absence de règles)
  • Baisse de la température corporelle, frilosité constante 
  • Risques digestifs, troubles hormonaux, carences nutritionnelles 
  • Fatigue chronique, troubles de la concentration 
  • Risques accrus de dépression, anxiété, voire d’idées suicidaires 

C’est un trouble qui a un risque potentiellement vital s’il n’est pas pris en charge rapidement et de manière adaptée. 

Marre des régimes classiques, restrictifs et des effets yo-yo ?

La boulimie

La boulimie est un trouble alimentaire complexe, qui se caractérise par la présence répétée de crises alimentaires incontrôlées, pendant lesquelles la personne consomme une grande quantité de nourriture dans un court laps de temps, avec un sentiment de perte de contrôle totale. Ces épisodes sont suivis de comportements compensatoires, destinés à éviter une prise de poids (vomissements, laxatifs, jeûnes prolongés, excès de sport, etc.)

Ce trouble s’accompagne souvent d’une grande souffrance psychologique : honte, culpabilité, obsession du poids, isolement social…

🔍 Les signes évocateurs de la boulimie

Contrairement à ce qu’on croit parfois, il est important de rappeler que la boulimie peut toucher des personnes de toutes corpulences

Voici quelques signes qui peuvent faire penser à une boulimie :

  • Présence de crises alimentaires répétées : les quantités mangées sont importantes et la crise s’accompagne d’un sentiment de « perte le contrôle »
  • Recherche de compensation après les crises : vomissements provoqués, prise de laxatifs, jeûnes, sport à outrance… 
  • Pensées envahissantes autour de la nourriture, du poids ou du corps.

⚠️ Quelles sont les conséquences de la boulimie ?

Les conséquences de la boulimie peuvent être nombreuses, tant sur la santé physique que mentale : 

  • Troubles digestifs : douleurs abdominales, reflux, ballonnements
  • Erosion dentaire due aux vomissements répétés
  • Troubles électrolytiques pouvant entraîner des complications cardiaques
  • Fatigue chronique, faiblesse musculaire
  • Troubles hormonaux, aménorrhée
  • Déshydratation, carences nutritionnelles (notamment en cas de vomissements ou prises de laxatifs)
  • Anxiété, dépression, troubles de l’humeur
  • Isolement social, repli sur soi
  • Obsessions alimentaires et perte de liberté autour des repas 

Comme pour tous les troubles des conduites alimentaires, il est important de rappeler que les conséquences ne dépendent pas du poids ni de l’IMC.

L’hyperphagie boulimique

L’hyperphagie boulimique se caractérise par des épisodes de prises alimentaires excessives de façon régulière, sans comportements compensatoires (pas de vomissements, jeûne, laxatifs, sport excessif). 

Ces épisodes sont souvent vécus dans un grand mal-être, avec un sentiment de honte et une forte culpabilité après coup. 

🔍 Les signes évocateurs de l’hyperphagie boulimique

Les signes les plus fréquents sont les suivants : 

  • La survenue de crises alimentaires, pendant lesquelles une grande quantité d’aliments est consommée en peu de temps
  • La perte de contrôle pendant la crise, impossibilité de s’arrêter
  • L’absence de comportements compensatoires après coup
  • Les crises sont souvent déclenchées par des émotions 
  • Sentiment de honte et de culpabilité après la crise 

⚠️ Quelles sont les conséquences de la l’hyperphagie boulimique ?

  • Une prise de poids est possible, mais pas systématique
  • Troubles digestifs : ballonnements, douleurs, constipation…
  • Fatigue, inconfort, sensation de lourdeur
  • Risque accru de développer des pathologies métaboliques à moyen/long terme : diabète de type 2, hypertension, cholestérol…
  • Culpabilité intense, sentiment de honte
  • Baisse de l’estime de soi
  • Anxiété, troubles de l’humeur, voire dépression 

Les autres troubles des conduites alimentaires

D’autres formes de TCA existent, mais sont un peu plus rares et on en entend moins souvent parler. Pourtant, ils peuvent tout autant impacter le quotidien des personnes concernées.

L’ARFID

Ce trouble se manifeste par une restriction des apports alimentaires, non pas liée à une peur de grossir mais à : 

  • Une sensibilité sensorielle (goûts, textures, odeurs…)
  • Un manque d’intérêt pour la nourriture
  • La peur de conséquences négatives (étouffement, vomissements…)

Il peut provoquer une perte de poids, des carences nutritionnelles, voire une dénutrition. On le trouve parfois chez les enfants, mais il peut aussi persister ou se déclarer chez l’adulte.

Le PICA

Il se manifeste par l’ingestion répétée d’éléments non comestibles (terre, craie, savon, papier…). Ce comportement persiste au-delà d’un âge où ce serait considéré comme normal (chez les jeunes enfants notamment).

Ce trouble peut avoir des causes diverses et peut surtout entraîner des complications digestives, des intoxications ou des blessures internes.

Le mérycisme

On l’appelle aussi trouble de rumination, il se traduit par la régurgitation répétée d’aliments. Les aliments sont mastiqués, puis crachés.

Ce trouble peut provoquer une perte de poids, un sentiment de honte et des complications digestives. C’est un trouble assez rare, souvent incompris par l’entourage.

La prise en charge des TCA 

Un rappel important : les TCA ne sont jamais une question de volonté ou un caprice. Ce sont des troubles complexes, multifactoriels, qui nécessitent une prise en charge adaptée et pluridisciplinaire.

Le plus souvent l’accompagnement repose sur trois piliers : 

  • Un suivi psychologique / psychiatrique, indispensable pour travailler l’origine des comportements (peur de grossir, perfectionnisme, estime de soi, trauma…). Les TCC (thérapies cognitivo-comportementales) font partie des approches les plus utilisées, mais d’autres peuvent être pertinentes selon la situation.
  • Un suivi nutritionnel, avec un(e) diététicien(ne) spécialisé(e) dans les TCA, pour retrouver une relation plus apaisée à l’alimentation, déconstruire les peurs, réapprendre à écouter son corps, combler ses besoins nutritionnels.
  • Un soutien médical, surtout lorsque les troubles ont des répercussions physiques importantes (carences, aménorrhée, troubles digestifs, etc.) et parfois une hospitalisation dans les cas les plus sévères. 

Le plus important : ne pas rester seul(e) face aux troubles alimentaires et oser demander de l’aide lorsqu’on sent que c’est nécessaire.

Notre équipe spécialisée, pour un accompagnement bienveillant

Chez Lazuli, on sait à quel point les TCA peuvent impacter ta vie, ton quotidien, ta confiance en toi, et tellement d’autres choses. C’est pourquoi nous te proposons un accompagnement 100% personnalisé, respectueux de ton histoire et de tes besoins.

Notre équipe spécialisée se compose d’une diététicienne et d’une psychologue, toutes deux formées à la prise en charge des troubles des conduites alimentaires

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